Côte d'Albâtre, entre labeur et loisirs

Les murailles de craie de la côte d’Albâtre, d’une centaine de mètres de hauteur, constituent une coupure brutale entre deux mondes : d’un côté la sérénité de la campagne cauchoise, de l’autre la violence des éléments marins. Contraste aussi entre la luminosité de ces falaises par temps ensoleillé et leur aspect austère par mauvais temps. Contraste surtout entre la condition particulièrement difficile et misérable de ceux qui vivaient de l’exploitation des produits de la mer et du littoral et la vie de plaisir de ceux qui découvraient les bains de mer à Dieppe depuis 1830. Cet ouvrage divisé en deux parties explore les facettes de deux sociétés que tout sépare. Les premiers triment dans des conditions inimaginables, les seconds se pavanent dans une débauche de luxe incroyable. Cependant, sur la période 1850-1970, un long processus aboutit à un rééquilibrage... avec les conséquences des deux guerres mondiales et le développement des congés payés. Le tourisme profita à l’amélioration des conditions de vie locales. La société se transforma et les privilèges hérités de la Monarchie de juillet et du Second Empire s’estompèrent au profit de classes plus populaires. Mais dans le même temps, le prestige associé aux stations balnéaires de la côte d’Albâtre déclina. Heureusement les images nous restent pour en conserver la mémoire.