Nous sommes d'abord a¿ la campagne, face à une sce¿ne typique des anne¿es 1990 : celle d'un barbecue familial qui illustre a¿ merveille notre société¿ postindustrielle : loisirs, superficialité¿, joie, malentendus, re¿ve et maladie. Mais voila¿, la jeune fille de la famille s'éloigne et trouve appui sur un arbre. Cette fusion des deux êtres constitue le corps invisible du texte. L'adolescente va progressivement de¿faire le nœud gordien qui unit les « clans », constitue¿s de liens ancestraux en prise avec les contradictions de la religion, de la politique, de l'e¿conomie et de la socie¿te¿. L'auteure se penche sur les rapports de cause a¿ effet entre nos pense¿es et nos actes, nos ide¿es et nos repre¿sentations, individuelles et collectives. Il y a une correspondance entre la violence e¿motionnelle et sexuelle, et celle faite a¿ l'environnement. Ainsi, l'exploitation de la nature humaine, animale et environnementale rele¿ve du me¿me geste d'autodestruction de l'humanite¿, qui puise sa source dans les lointaines origines du langage. C'est bel et bien un puits que creuse ce texte, au gré¿ de fragments relie¿s par la voix de ce qui disparaît et réapparaît, pour qu'affleure la vie sur le futur plateau du the¿a¿tre.