Le chemin à l'envers
En presque cinquante ans de carrière, Edward Baran a donné naissance à une œuvre foisonnante et diverse. Il commence par le tissage dans les années 1970, puis s’intéresse à d’autres matériaux, comme le papier (journal ou kraft) qu’il tisse comme une trame, ou à d’autres techniques, comme l’estampage.Longtemps, il s’interdit de peindre. Mais à partir de la fin des années 1980 et de sa découverte de Finnegans Wake, de James Joyce, il s’attache à retranscrire l’œuvre en peinture, sur papier. Depuis, il ose se mesurer à la toile, pratique qu’il a notamment reprise depuis les années 2000. Au gré des évolutions de son œuvre et de ses récents travaux, Edward Baran offre au public français sa première grande rétrospective.« Edward Baran disqualifie la citation mais il efface dans un même mouvement la distance qui nous sépare des chefs-d’œuvre décrétés par le temps. La société n’a sans doute pas encore avalé les richesses contenues dans cette outre qui déborde. Elle n’en est peut-être qu’à l’entrée. A-t-elle goûté même l’apéritif ? J’aimerais comparer cet hymne graphique peint par Edward Baran à un immense banquet dressé sur les décombres d’un monde échappé. Un banquet que rien ne semble achever, mystérieux, dru. Donnant toujours plus d’éclat à cet outil vertigineux qu’est l’œuvre, le signe magistral d’un bombardement en plein vol. »(« Les beautés supplémentaires », Pierre Giquel)