Ferrés au Cap - Les hortensias rouges

« Les premières étoiles apparaissaient enfin. Des cris fusaient d’une foule sage et recueillie. Les voilà ! Mais non, c’est la Grande Ourse ! Mais non, c’est l’étoile du berger ! Ah bon, pourtant ce n’est plus l’heure de l’apéro ! Rires dans l’assistance.Le bon peuple était assis lorsqu’une clameur se répandit de plus en plus forte et sûre d’elle-même. Un objet surbrillant apparaissait au sud, il allait illuminer nos âmes durant une dizaine de minutes, pour beaucoup il brille encore. Puis quelques-uns, quelques-unes, puis des centaines d’êtres humains de toutes classes de toutes conditions, qui spontanément se levaient et se mettaient à chanter tout en applaudissant ce fabuleux exploit.Apollo-Soyouz était relativement bas sur l’horizon, ce qui fit que cet événement fut hélas très court, mais enfin tous l’avaient vu, avaient communié avec les autres. De nombreux jeunes couples se tenaient enlacés, dansant tout en se berçant sur le sable. »Né en 1947 dans le Bordelais, Pierre Martinez a mené une carrière dans l’informatique à Bordeaux puis à Niort. Aujourd’hui retraité, il s’est installé dans un village du sud des Deux-Sèvres, balcon au-dessus du Lambon, où il écrit, profitant d’avoir retrouvé amitiés, joie et bonheur de vivre, malgré les blessures de la vie.