Montagne sociale

“ Tu ne peux pas tout raconter… Il faudrait un livre. C’était tellement extraordinaire…”Ainsi parle Jean Dutech, l’un des acteurs principaux de l’OEuvre de Montagne qui s’installe à L’Abérouat, refuge au-dessus de Lescun, envallée d’Aspe, entre 1945 et 1957. L’OEuvre de Montagne, une utopie presque réalité, une idée réalisée : “la montagne sociale”, expression de l’acteur central de cette histoire, l’instituteur et guide de montagne Henri Barrio. Avec ses collègues, détachés ou non de l’Education Nationale, il fait découvrir la montagne, été et hiver, aux “gosses“ et aussi aux ouvriers, aux gendarmes...On retrouve dans les photographies de Fernand Lavigne, le premier gardien du refuge de 1949 à 1952, photographies qui sont la charpente du livre et de l’exposition, cet élan de générosité qui ouvrit les joies de la montagne à beaucoup, et l’esprit collectif, communautaire qui animait ces groupes. Tel nous est restitué L’Abérouat des premiers temps, celui d’avant un fonctionnement plus administratif, celui du temps des débrouillardises et de la passion, celui d’une poignée de femmes et d’hommes qui crurent en la paix retrouvée et la montagne à la portée de tous.A partir des souvenirs des acteurs se dessine une histoire pleine de passions, où l’engagement était total, voire exclusif... Jusqu’à la rupture, en 1957, quand l’équipe des pionniers, car c’est bien de pionniers qu’il s’agit, dut céder la place.