Saqifa annonce Karbala, la trahison des compagnons?

Le discours officiel sunnite part de la théorie du fait accompli pour légitimer la succession du prophète Muhammad ibn Abdallah. En effet, l´orthodoxie affirme que le prophète ne laissa aucune instruction à ce sujet aussi, les acteurs sociaux de cette société tribale du VII siècle nommèrent un successeur selon la coutume ancestrale de la consultation. Cette dernière fut consensuelle harmonieuse. Or, il n'en est rien. Bien au contraire, il appert dans les faits que les 4 premiers califes furent tous élus de manières différentes. Nous sommes confrontés ici à une incohérence majeure sur ce fait politico-religieux qu'est la succession. Les sources scripturaires sont contradictoires d'un auteur à l'autre. On apprend par ailleurs en relisant les textes que abu Bakr, Omar et abu Ubayda ont prémédité un coup de force bien avant la mort du prophète sur le pouvoir. Durant la maladie de ce dernier, Omar va jusqu'à insulter le prophète déclenchant dans la chambre du malade un début de rixe.Le texte coranique fondement de cette religion contient les 5 injonctions divines sur les attributs du successeur du prophète. Mohammed Arkoun les énonçait ainsi:" A- rida wwa jamma´a ouagrément et accord unanime B- sabiqa ou antériorité dans l´adhésion à l´islamC-qaraba oulien de parenté D-wasiyya oudisposition testamentaireE- nass, texte sacré/naql transmission fidèle des sources"Tout le reste n´est donc que littérature. Il ajoutait: " or, le pouvoir de l´état en l´occurrence l´omeyyade, s´impose comme le résultat d´un rapport de force changeant; aussi, les paroles de Mu´awiya le confirment: "le califat revient à celui qui a lutté de manière juste pour l´obtenir et a réussi".On ne peut être plus clair l´usurpation est totale et à tous les niveaux. C'est donc la vision critique chiite sur cette histoire mutilée qui est dévoilée dans cet essai en relisant les sources sunnites avant tout.