Jean Montariol, architecte visionnaire et empreint d’une profonde humanité, est associé à l’élansocialiste porté par les idées du maire Étienne Billières, pendant l’entre-deux-guerres duXXe siècle. Animé par une poétique vision de l’avenir, qui ne peut être que meilleur, et pour tous. Il a imaginé pour Toulouse des architectures lumineuses, ouvertes, et des infrastructures, comme la Piscine Municipale, destinées à donner à chacun une vie plus agréable et plus saine.Formé aux Beaux-Arts à Toulouse, diplômé d’architecture à Paris, Jean Montariol, de retour àToulouse en 1923, va porter cet élan de modernité associé aux « années folles ».Avec l’Office HBM, il conçoit des habitations à loyer modéré, habitats collectifs ou cités-jardins.Il pose les bases d’une nouvelle éducation avec les groupes scolaires dont il parsème la ville. Seskiosques aideront des artisans à lancer leur carrière ; la Bourse du travail, qu’il dessine, aidera etprotégera les salariés.Besoin de culture ? D’apprendre ? Il suit les idées de son ami Le Corbusier, qui disait qu’apprendreétait le bonheur gratuit de chaque jour, et imagine le temple de lecture et de savoir qu’est laBibliothèque Municipale. Cette œuvre, majeure, moderne, intemporelle reste aujourd’hui inégaléedans le patrimoine toulousain. Les congés payés, le dimanche sans travail ne sont plus loin, Jean Montariol imagine le Parc des Sports, la Piscine devenue Nakache, et offre aux toulousains, au grand dam de certains, « une plagede luxe pour les pauvres. »Ami de Picasso et du photographe Lucien Clergue, Jean Montariol révolutionne une Toulouseendormie sur ses briques, avec son béton, ses toits-terrasses, ses ouvertures lumineuses, et un élande vie meilleure qui nous laisse encore nostalgiques de ce que peuvent porter le politique et le talentassociés.
