Photographier la violence extrême : témoigner par l'image

Dans la continuité du volume "Témoigner par l’image" (Petra 2015), ce recueil est consacré à un médium spécifique : la photographie, qui porte jusqu’à notre regard, de manière directe ou indirecte, l’image des violences perpétrées dans le passé. Quelles composantes et quels procédés façonnent sa valeur d’attestation et qu’est-ce qui, en elle, dépasse cette visée de preuve ? Comment analyser les phases de surgissement de sa force testimoniale et décrypter le palimpseste des significations qu’on lui attribue dans divers contextes de lecture ? Quel rôle des photographies réalisées clandestinement ont-elles pu jouer dans la construction des événements ? Comment approcher les clichés fabriqués par des criminels ? De quelle façon faire advenir, dans cette lecture, les à-côtés et les « au-delà » de l’image, incorporer ce qui se joue dans le hors-champ ? C’est à travers les images documentant le génocide arménien, la Shoah, le Goulag, le génocide perpétré par les Khmers rouges, les crimes de la Première Guerre mondiale et ceux de Daech, que ces questions sont abordées par les dix contributeurs du recueil. Non seulement ils retracent l’origine des images et les voies de leur mise en visibilité, mais également leur rayonnement ultérieur à travers des oeuvres picturales ou cinématographiques. Le recueil vise à dialoguer avec les nouvelles approches théoriques de ce corpus vaste et protéiforme.