Psychanalyse, au-delà de la parole... le corps

La psychanalyse se définit, depuis l'énoncé d'Anna O, comme « cure de parole ». Certes, les échanges propres à la rencontre analytique restent essentiellement de paroles, le langage se faisant l'interprète de la réalité psychique des deux protagonistes de la cure. Cependant, l'âme n'est pas la seule à se déployer dans l'espace analytique. Le corps y trouve également à s'exprimer, corps sensoriel, moteur, émotionnel, corps dont les expressions accompagnent, complètent, remplacent, bousculent celles des mots. L'intérêt pour les manifestations du corps dans la cure est relativement récent chez les analystes. Il fut éveillé par les manifestations cliniques auxquelles le corps participe de façon privilégiée dans la clinique d'aujourd'hui. L'analyste ne peut plus se limiter au dévoilement et à l'analyse des conflits psychiques refoulés, analyse d'un inconscient structuré par le langage, analyse assurée par les jeux du langage. Il se voit contraint de dialectiser ce type de travail à celui qui concerne les lacunes du fonctionnement psychique. Jacqueline Godfrind se propose de relever le défi d'une psychanalyse vivante, psychanalyse de parole et de corps, parole incarnée, corps parlé, dont les enjeux méritent d'être explorés.