J’entends ma mère qui entre dansla chambre. Ses pas sont lents. Elle marche sur la pointe des pieds. Elleeffleure les barreaux de l’échelle, suit le bord de la couchette du hautjusqu’au milieu du matelas. Je me terre dans l’angle. Elle grimpe sur le reborddu lit, plie son coude autour de la barrière, elle se tient, le corps tendudans le vide. Je sens ses yeux, ils scrutent les reliefs à travers legarde-corps ajouré. Elle tâte la couette à ma recherche. Quand elle me trouve,ses doigts se referment, ils tentent d’identifier leur prise. Une masse decheveux, une fesse, un talon. Sa main s’arrête sur mon épaule. Elle reste là,sans bouger.« Une telle douceur pour décrireune telle violence. Des mots si délicats pour désigner des maux si profonds. Pauline Peyrade, dont voici le premier roman, impressionne déjà. »Jérôme Garcin, L’Obs « Pauline Peyrade signe ce beaupremier roman sismique, parcouru de courants opposés, d’influx nerveuxincontrôlés. »Marine Landrot, Télérama « Pauline Peyrade s’intéresseprécisément à ce moment où les femmes forgent leurs armes, à cette lutte vitalepour le ressaisissement de soi. »Avril Ventura, Elle