Chacun des poèmes constitue une strate de la coupe géologique intime d'un corps-territoire soumis aux éléments pleurs, soleil, sable, souffle. Les "survivances fossiles" ainsi mises au jour restaurent le tangible de la mémoire, témoignent de la densité des émotions à toutes les ères depuis la fêlure.Au silence et à l'oubli, Emma Filao adresse un cri primal qui brise le miroir de l'enfance dans lequel se reflètent à présent des traits familiers.« ta langue que je ne comprends pas / comme une mélodie une chanson d’évidence / le temps de toi est loin / et je ne compte plus les nuits sans sommeil / les nuits où tu reviens / comme une apparition / les nuits où le fauve tourne / où le sang gronde »