Inframundi est un catalogue d’artefacts imaginaires inspiré par l’enfance d’Elisa Valenzuela, passéeauprès d’une momie précolombienne conservée dans le salon familial. Après la mort de son père, cetobjet funéraire devient un fardeau illégal, caché puis finalement perdu, laissant à l’artiste un senti-ment de manque et un deuil inachevé.Pour combler cette absence, Valenzuela entreprend de reconstituer le trousseau funéraire de cettemomie disparue. Elle s’appuie sur les catalogues d’objets précolombiens, océaniens ou antiques, maisdétourne leurs codes pour inventer des artefacts destinés à la vie dans l’au-delà : peignes, amulettes,ustensiles, vêtements, jouets.Cette archéologie fictionnelle interroge la mémoire, le rituel, les croyances et la manière dont lesobjets prolongent nos gestes. Créés à partir d’un dialogue entre pratiques artistiques et intelligenceartificielle, ces objets ressemblent à des vestiges anciens, mais ouvrent un territoire imaginaire où lepassé peut être réinventé. Inframundi explore ainsi la puissance narrative des objets, transformantune absence réelle en collection funéraire plausible, entièrement rêvée.Elisa Valenzuela est une directrice artistique et artiste visuelle dont la pratique hybride explore lesliens entre image, volume et narration. Formée d’abord au design d’objet à l’ESAD de Reims, puis audesign graphique à Penninghen, elle développe une approche singulière de l’image, envisagée commeune matière à modeler autant qu’à représenter.Très tôt, le collage devient le cœur de sa démarche. Durant ses études, ses compositions sont pu-bliées dans la presse, notamment dans Libération, où elle illustre de nombreux articles, puis dans MLe Monde. En 2017, elle fonde le studio Convergences, dans lequel elle croise collage, animation etstop motion afin d’offrir un regard sensible à la création digitale. Ce lieu devient un espace d’expéri-mentation où les techniques manuelles dialoguent avec les outils contemporains.En parallèle à ses missions commerciales, Elisa mène une pratique personnelle qui interroge laconstruction des images et leur capacité à fabriquer du récit. Sa double identité créative nourrit unevision unique, à la croisée du design, de l’art et de l’illustration. Aujourd’hui, elle affirme son enga-gement vers une création visuelle libre, où le médium photographique est détourné, fragmenté etréinventé pour raconter d’autres histoires.
