L'école parnassienne

Ce recueil regroupe les actes du colloque organisé en février 2018 à l’occasion du bicentenaire de la naissance du poète Charles Leconte de Lisle et du 180e anniversaire de la naissance du poète Léon Dierx, par l’Association des Amis d’Auguste Lacaussade en collaboration avec l’unité de Formation et de Recherche Lettres et Sciences Humaines de l’Université de La Réunion.Grâce à Leconte de Lisle, le Parnasse, dans sa dimension descriptive (touristique), prend bien ses racines dans cette île mascarine. De fait, il préfigure un nouveau regard sur le monde qui part de la périphérie. La modernité est déjà présente à partir de La Réunion, Maurice, Madagascar dans les écrits de Philibert Commerson, Bernardin de Saint-Pierre, Bory de Saint-Vincent, Auguste Lacaussade, et dans une moindre mesure Charles Baudelaire. Avec le Parnasse, La Réunion est à l’origine de ce nouveau regard écologique qui s’inverse et qui présente une île paradis, une île idéale. La nature tourmentée du XVIIIe siècle mise à distance par les pré-romantiques devient alors une nature accueillante, dans laquelle l’être humain trouve l’harmonie et la paix. En 1977, le professeur Edgard Pich fraie cette voie lorsqu’il dit « alors que la poésie du XIXe siècle chante inépuisablement la douceur du foyer, la permanence des traditions, le confort des habitudes, l’éternel recommencement des travaux et des jours, la poésie de Leconte de Lisle est dominée par la présence de l’autre et de l’étranger ». Dire que ce Parnassien s’attache à décrire avec exactitude et pittoresque la nature de son île natale où il a fait l’expérience de l’étranger, c’est inviter à une lecture post-coloniale de Leconte de Lisle pour apprécier le bel héritage apporté par le Sud au Nord. Ce recueil offre cette nouvelle lecture de l’œuvre de ces deux Parnassiens.