J'ai devant moi tous les champs des possibles. Et c'est effrayant. Je peux aimer, je peux quitter, écrire de la poésie. Réfléchir... encore. Je peux mourir aussi, un balcon suffirait. Libre devant le gouffre ! Ce gouffre qui m'attire tellement. On m'a dit de ne pas regarder en bas, toute ma vie j'aurai fait le contraire. Les yeux noyés dans le vide, remplis de ces larmes qui attendent désespérément le prochain vers. Qu'on me pousse dans le dos ! Ô libertaire frileux ! Je sais voler, je l'ai déjà prouvé... la chute s'en rappelle, et cette prose aussi. Que reste-t-il à vivre, sinon, qui ne soit pas déjà parti dans l'autre sens ? J'hésite... entre pleurer ou éclater de rire. Je laisse l'entre-deux pour les autres, les suivants. Quelle vie extraordinaire ! La mort ne voudra pas de moi, c'est certain. Que ferait-elle d'un buveur d'encre ? J'ai trop écrit sur elle pour m'en faire une ennemie. Et le plus absurde, c'est que j'en ai peur. Tout ça n'est pas très sérieux.
