Lorsque William S. Burroughs reçoit Philip Taaffe en février 1987, le premier a 73 ans et n'a rien perdu de ses élégantes habitudes vestimentaires ni de sa passion pour les drogues, tandis que le second est un peintre prometteur de 31 ans, dans la fleur de l'âge et auréolé d'une récente gloire.A l'occasion de leur rencontre à Lawrence (Kansas), où Burroughs est établi depuis 1982, les deux artistes réalisent ensemble une série de dessins collaboratifs et divers tirs sur pots de peintures et contreplaqué. Ce projet rappelle à Burroughs la joie qu’il avait ressentie, cinq ans auparavant, en réalisant ses premières « peintures au fusil de chasse ».Quelques mois après leur rencontre, la regrettée Pat Hearn Gallery publie un livret sur la collaboration entre Burroughs et Taaffe et montre – vraisemblablement dans la discrétion de son bureau-showroom – la vingtaine d'œuvres réalisées en commun, dont la plupart sont restés entre les mains de Burroughs, puis de l'Estate. Dans la poursuite du travail critique initié par la galerie Semiose autour de l’œuvre peinte de Burroughs – notamment la publication Pleased to meet you William S. Burroughs parue en 2016 –, un beau livre reproduira les œuvres réalisées à 4 mains et documentera les différents aspects de cette rencontre. Il rassemblera notamment un essai de Brice Matthieussent, une interview de James Grauerholz (ami et secrétaire de Burroughs, aujourd'hui Literary Executor of William S. Burroughs estate), des témoignages (Tony Oursler, à confirmer) et des extraits de la conversation enregistrée entre les deux artistes le 1er février 1987.
