La trajectoire d'une femme qui revient sur son enfance marquée par la violence, la peur et le manque d'amour. Dernière d'une fratrie de quatre, elle découvre très tôt qu'elle est « celle de trop ». Dans une maison où l'alcool et les coups rythment les jours, elle apprend à survivre. À neuf ans, elle est placée en foyer avec son frère ; le souvenir du départ reste indélébile : « Maman non ! Je ne veux pas que tu partes ! ». Cette séparation forcée marque le début d'une longue lutte pour exister et comprendre le monde des adultes.L'ouvrage décrit sans fard l'enfance volée, les humiliations, les retours éphémères au calme, les périodes de placement, la honte sociale et l'indifférence familiale. La narratrice oscille entre amour et colère, notamment envers sa mère : « Alors que je vois ce que je vois, je ne devrais pas t'aimer ». La violence paternelle, l'alcoolisme maternel et le silence des proches composent le cadre d'une enfance sous tension.En devenant adulte, elle répète malgré elle le schéma familial avant de chercher la réconciliation intérieure. Écrire devient un acte de survie : « Écrire mon enfance, c'est également me guérir ». Ce témoignage, empreint de lucidité, raconte non pas la chute, mais la reconstruction lente d'une femme qui choisit la parole contre l'oubli, et l'écriture comme résistance à la douleur.