De la noire profondeur des eaux à la lumière des marais

Qu’est-ce qu’un musée ? Qu’évoque ce mot désormais pour nous ?Quelle est la place de cette institution dans notre société ? Pourquoi est-il encore, et peut-être encore plus qu’auparavant, si important ?Il pourrait y avoir beaucoup de réponses à ces questions, mais sans entrer dans des définitions alambiquées, je préfère vous exposer mon point de vue personnel : un musée est le coffre de la mémoire.Depuis toujours, au hasard de découvertes fortuites, ou plus récemment de fouilles archéologiques programmées, le quotidien des habitants de ces terres sauvages de Camargue est constellé de trouvailles plus ou moins précieuses.Que vous labouriez un champ, remontiez un filet de pêche ou que vous vidiez une armoire, les traces du passé réapparaissent en abondance.De nombreux petits morceaux provenant parfois d’un passé antique, parfois plus récent, conservent en eux des traditions encore vivantes qui nous aident à mieux comprendre d’où nous venons.Pour paraphraser le philosophe Bernard de Chartres : « nous sommes comme des nains sur les épaules de géants », et ces petits éléments sont justement les traces de nos géants, les témoins de l’histoire, de notre passé.Le musée des Saintes-Maries-de-la-Mer s’est imposé comme le lieu idéal pour recueillir, étudier et valoriser le riche passé de ces terres encerclées par les eaux et habitées par un peuple, hier comme aujourd’hui, fortement décidé à affirmer son identité culturelle.J’aime à dire que la construction de notre musée a ajouté trente siècles d’histoire à la Camargue, mais il est peut-être plus correct d’affirmer que le musée des Saintes-Maries-de-la-Mer a dépoussiéré et mis en valeur un passé qui avait été oublié.De la période étrusque jusqu’au Marquis Folco de Baroncelli, un parcours riche et didactique vous attend pour redécouvrir avec nous le passé de ces terres sauvages et (pas si) inhospitalières.