Avec 50 articles – hors préfaces et introduction –, ce volume constitue à ce jour le plus imposant recueil de recherches dédiées au luminaire antique, mais aussi préhistorique et médiéval, étudié sous tous ses angles. En effet, deux analyses des plus novatrices nous plongent, pour la première, dans les problématiques de l'utilisation réelle des lampes romaines et du maintien de leur flamme, avec les mêmes matériaux et les mêmes méthodes qu'à l'époque, tandis que la seconde, fruit d'une enquête pluridisciplinaire menée sur quatre exemples d'espaces clos bien fouillés, nous introduit dans la capacité lumineuse des lampes et la répartition de la lumière artificielle dans ces espaces selon les techniques de mesure les plus modernes. La préhistoire nous séduit par la toute première lampe découverte en Slovénie et datée du 5ème millénaire et, surtout, par les très esthétiques lampes en forme de navires stylisés de la civilisation Nuragique, typique de la Sardaigne. La symbolique politique et religieuse de lalumière est présentée à travers des exemples très complémentaires, puisqu'elle y est étudiée sur les monnaies, les représentations du pouvoir impérial, les cultes initiatiques d'Isis et de Mithra, puis, dans les églises chrétiennes et enfin dans les mosquées. La partie d'analyse matérielle, évidemment, est au centre de la réflexion, mettant en avant des zones géographiques fort peu connues dans la littérature scientifique en matière de luminaire, comme la Mésopotamie à l'époque classique ou encore les sites du Tadjikistan durant leur floruit au moyen-âge. Naturellement, ce sont les lampes romaines de Slovénie, Croatie, Serbie et Albanie qui se taillent la part du lion, ce qui fera probablement de cet ouvrage une pierre angulaire de tout début de recherche dans cette région, tant les bibliographies réunies y sont exhaustives. Plus loin du coeur des Balkans, vers l'Est comme vers l'Ouest, on retrouve des articles dédiés aux lampes de Pannonie, Mésie, Dacie, Dobroudja, mais aussi Ibérie et surtout Italie (Cisalpine, Vénétie, Campanie, Apulie mais aussi Malte). Les lampes tardives, à travers une confrontation entre Egnatia, Aquilée et les sites Dalmates, Slovènes et Daces, nous montrent une fois de plus l'intérêt de cette période, moins abondamment étudiée que les siècles précédents. Enfin, l'Egypte, le Proche Orient et les luminaires de Rome découverts au 17e siècle (originaux comme pastiches d'antiquaires) nous livrent de nouvelles pistes de recherche, grâce aux artefacts des Musées de Saint-Marin, Zürich et Pesaro.
