Ce livre retrace, par le biais de 747 notices, les magiciens, les lieux et le vocabulaire inhérent à la pratique de l’illusionnisme de l’Antiquité à nos jours.Le contenu de ces pages n’entre pas dans un cadre défini : il ne s’agit pas d’un dictionnaire, d’un abécédaire ou d’une anthologie.Entre un aperçu sur le monde de l’illusionnisme et une récolte d’éléments objectifs sur la vie de plusieurs de ses protagonistes, cet essai n’est évidemment pas exhaustif des références du monde de la magie et des prestidigitateurs.Puisqu’il est impossible de tout collecter et que le libre-arbitre intervient dans toute démarche, le choix est donc de remémorer, même fortuitement, la carrière d’artistes, replacés dans un corpus où voisinent implicitement les Dante, Robert-Houdin et autre Harry Houdini.Cet art appartient depuis la nuit des temps à l’héritage des civilisations, à défaut, à ceux qui semblent croire au merveilleux et à ses techniques inhérentes.Des historiens de la magie ne cessent de faire avancer cette partie de notre humanité si souvent occultée. Certains artistes semblent orphelins de leur propre destinée. De ces parts d’ombre, il nous reste des lithographies qui ne permettent aucune identification, se refermant sur le mystère de leurs interprètes dont le monde actuel ne se préoccupe guère.Derrière cette amnésie collective se pose le problème des professions du spectacle qui ne jouissent pas toutes de la même reconnaissance.L’injustice du temps ne conserve que les têtes d’affiches, faute peut-être à un corporatisme fédérateur trop tardif, ne remontant qu’au XIXe siècle.Si la gloire est quelquefois présente, on rencontre aussi des espoirs brisés, de la jalousie, l’omniprésence du culte du secret et la magnificence toujours entretenue de l’apparence, domaine privilégié où le magicien ne vieillit jamais.De ces témoignages posthumes et chaleureux, émergent au gré des notices, des parcours pour le moins romanesques, à l’image des Borel, Mystag, Onofroff, Gabrielli, Belzoni, Porta, Alli-Vad, Richard Potter, et autre fakir Birman, comme autant de voyageurs de notre imaginaire.Il y a dans cette recherche du merveilleux qui se dessine derrière cet essai, un état d’esprit, vraisemblablement partagé, souhaitons-le, par tous les amateurs de magie. Celui-ci se distingue par une ouverture sur le monde, au-delà des croyances, des incertitudes et des guerres, à l’opposé des poncifs du drame humain. Tout, dans ces engagements, revêt un caractère irréel et ambitionne de divertir. Au regard de toutes ces petites histoires venant tels des maillons disséminés créer une chaîne solidaire, il apparaît inévitable de voir dans l’expression de la magie une composante majeure de notre humanité.
