Le coup du berger

Inertes, deux corps ensanglantés gisant au pied du banc, sur le quai déserté cette triste nuit. Deux jeunes vies brutalement interrompues, leurs gorges tranchées témoignent d’une cruauté inégalée. Imaginer une telle atrocité était insoutenable, mais vivre ces instants et ressentir la lame se glisser dans sa chair aurait été une horreur indicible. Cet acte témoigne de la fragilité de la vie humaine et de la barbarie dont l’homme est capable. La vie est précieuse, mais on l’ôte à bas prix. Dans l’écrin de la naissance sommeille-t-il un désastre ? La coquille chaleureuse de l’enfance abrite-t-elle un monstre ? Derrière le banc en bois rassemblant les amoureux, le prédateur guette-t-il sa proie ? Aux notes d’une musique douce se mêle-t-il le bruit effrayant des coups de feu ? Derrière la brise matinale caressant les feuilles et les cœurs, une tempête se cache-t-elle ? La robe au blanc éclatant de la mariée se transforme-t-elle en suaire ?