Saint-Denis un amour du Sig

Mon histoire débute en décembre 1961, loin des terres de mes ancêtres, dans le village paisible de Hasparren, au cœur du Pays Basque. Pourtant, mes racines sont profondément ancrées dans la Drôme des Collines, près de la rivière Galaure, là où mon illustre aïeul, le Facteur Cheval, a laissé son empreinte. Le destin en a voulu autrement. En juin 1962, mes parents, Ernest et Yvonne, ont fait un choix professionnel et familial que je peine encore à comprendre aujourd’hui : quitter le Pays Basque pour s’installer en Algérie à Saint-Denis-du-Sig, un pays en pleine guerre d’indépendance. Alors que Pieds-Noirs, Juifs et Harkis fuyaient cette terre déchirée, nous y avons trouvé notre foyer et des amis.Contre toute attente, j’ai donc grandi au Sig, vivant quinze années d’une enfance et d’une adolescence merveilleuses. La guerre, les tensions des premières années semblaient si lointaines, comme si une bulle de bonheur nous protégeait. Avec mes parents, nous avons exploré l’Algérie, du Hoggar à la Kabylie, en passant par les Aurès. Mes amis, ma maison, mon lycée, ma culture, et ma langue formaient l’essence de mon identité.Mais un jour, cette bulle a éclaté. Du jour au lendemain, j’ai tout perdu : l’Oranie, Mansouria, Mokhtar, Muriel, Olivier, Geneviève, Patrick, Mimosa, tous mes amis, ma langue… Tout ce qui constituait mon monde s’est évanoui, me laissant seul face à une nouvelle réalité.C’est une histoire d’exil, d’identité, et de résilience et surtout un profond amour pour l’Algérie et l’Oranie…