FRANÇOIS DE SALES ET SAINTE JEANNE DE CHANTAL

« François de Sales et Jeanne de Chantal nous sont très proches, bien que quatre siècles nous séparent d'eux. Ils sont des saints pour notre temps. Leur itinéraire spirituel, dans un monde alors en pleine mutation, est d'une vivante actualité. Nous ne sommes pas dépaysés en leur compagnie. Nous voici justement invités à aller à leur rencontre. Dans un style alerte, Mme Françoise Bouchard retrace l'itinéraire de Jeanne de Chantal et nous conduit jusqu'à la naissance et aux tout premiers pas de l'ordre de la Visitation. Le père Jean-Luc Leroux nous conduit à la même destination, mais par un autre sentier, en suivant François de Sales. Nous sommes ainsi progressivement introduits au coeur de la spiritualité salésienne, cet optimisme évangélique qui n'est autre que l'espérance", lequel se fonde sur la certitude confiante que l'homme est aimé de Dieu, que "Dieu est Dieu du coeur humain". D'où cet humanisme salésien qui est appel à porter sur l'homme le regard même du Christ, regard de confiance et d'espérance. L'ordre de la Visitation constitue évidemment le fleuron de la spiritualité salésienne : ce sont en effet les visitandines qui ont porté pendant deux siècles l'héritage spirituel de leurs saints fondateurs. Au 19e siècle, au moment même où l'Ordre connaissait son expansion au-delà des frontières de l'Europe, la famille salésienne s'agrandissait avec l'éclosion de plusieurs instituts et associations de fidèles. N'était-ce pas la réalisation de la vision du tout jeune évêque de Genève qui, ainsi confirmé dans son intention de créer un nouvel institut, avait vu un arbre dont les branches multiples s'étendaient sur le monde et une source qui s'enflait et se répandait au loin ? La diversité des témoignages et expériences, qui illustrent les milles façons de faire fructifier aujourd'hui leur "héritage", manifeste bien la fécondité du charisme salésien jusque dans les fractures de nos sociétés. Nous sommes finalement conviés à "vivre la visitation". Dieu visite son peuple et y établit sa demeure. Les liens que nous tissons peuvent devenir autant de petites "visitations", quand ils sont animés par "la très sainte charité, qui est le lien de la perfection" ». [Yves Boivineau, évêque d'Annecy]"