LA THÉOLOGIE DE LA FOI CHEZ BULTMANN

Rudolf Bultmann est sans nul doute le plus prestigieux de tous les théologiens contemporains. Il a marqué notre temps aussi profondément que Karl Marx avait dominé les années d'avant-guerre. Et pourtant, dans une large mesure, sa pensée demeure méconnue. On ne retient souvent de lui que son projet de démythologisation, alors que son propos essentiel fut de dire ce qu'est croire. C'est donc la théologie de la foi de Bultmann que J. Florkowski, professeur de dogmatique au Grand Séminaire d'Alger jusqu'en 1970, s'est proposé d'exposer avec autant de sympathie que de lucidité critique. Pour Bultmann, l'acte de foi doit être une décision sans cesse renouvelée qui tout en maintenant l'homme dans l'insécurité essentielle à la vie humaine, lutte sans cesse pour rencontrer Dieu dans le « Oui » de l'obéissance. D'une incontestable grandeur, émouvante même, cette théologie laisse cependant l'homme dans une solitude radicale face à Dieu, alors que, pour le Nouveau Testament, la foi ouvre l'homme à Dieu, et qu'elle est aussi « communion ». La théologie de la foi de Bultmann doit donc être rectifiée, complétée et c'est ce que tente l'auteur dans la deuxième partie de son livre. Cette étude n'est pas seulement critique, mais se veut d'abord constructive.