Le domaine foisonnant des sources indirectes recouvre l’ensemble des documents dont la visée n’est pas expressément de servir à l’histoire, mais que l’historien y fait contribuer : au premier chef, la masse des archives. Le plus souvent il s’agit du produit d’activités administratives de gestion. Archives de la puissance publique, au niveau central ou local, d’origine politico-administrative, elles constituent la mémoire de la nation. En outre, les archives, dont la définition légale ne les réduit pas exclusivement à l’écrit, ont élargi leur champ d’intervention pour s’adapter aux nouvelles curiosités des historiens, cessant ainsi de s’identifier exclusivement à la production administrative.A la différence des sources narratives, les archives ne sont donc pas directement destinées à la curiosité du public, mais d’abord à l’information propre de celui qui les a produites ou de ses successeurs. Le document d’archives n’a pas été conçu avec une finalité historique ; il l’acquiert dans la suite des temps et devient alors source pour les historiens. Encore faut-il qu’il ait été conservé.On peut en diviser l’histoire en deux grandes parties : la première correspond au Moyen Age et à l’Ancien régime, périodes pour lesquelles la question de la constitution des fonds est primordiale ; la seconde, l’époque contemporaine, où la gestion des archives publiques est confiée à une administration spécialisée.