La guerre fut la césure du siècle dernier. On s’était habitué à dire « avant-guerre» et « après-guerre » ce qui scindait bien le siècle en deux parties.Pour le monde automobile, la partie d’après-guerre n’avait plus grandchose à voir avec celle d’avant-guerre qui était devenue totalement obsolète.La guerre, fort profitable à l’évolution technologique, lui fit faire ungrand bond en avant ; ainsi l’automobile est-elle devenue un engin plusfiable, plus fluide, plus accessible, mais toujours aussi magique aux yeuxdes foules. Les salons de l’automobile attiraient chaque année de plus enplus de visiteurs enthousiastes — les Français adoraient l’automobile —et de plus en plus d’acheteurs ; c’était souvent les mêmes. Pour montrerqu’une page d’Histoire était tournée, les groupes Allemands et Italienseux-mêmes exposaient à Paris. La diversité des marques et des modèlessemble bien floue aujourd’hui et seul un ouvrage précis sur les Salon del’automobile au Grand Palais permet de visualiser l’évolution et la modernitédes voitures de cette époque.J’ai choisi de m’arrêter quand le Salon déménagea Porte de Versailles.La lumière, lugubre, n’était plus la même, les carrosseries perdaient toutemagie… Une page se tournait et pas pour le meilleur. Sans l’ambianceunique du Grand Palais, le Salon de l’automobile y a laissé son âme. L’immensecube de la porte de Versailles, par sa froide modernité bétonnée,était devenu une espèce de grand garage de bagnoles à vendre.