Sous l'e´gide de Verlaine et autour de trois mai^tres en peinture, Magnasco, Arcimboldo, Magritte, cet ouvrage explore et raconte la part d'ombre de la bibliothe`que, sa face cache´e comme souvent ignore´e.Il s'agira de se porter a` son envers, de creuser son fonds, de la coulisser, d'atteindre ses bas-fonds, ses re´serves, ses catacombes.Cet envers du de´cor, si morbide qu'il parai^t, ne doit pas occulter ce de´ja`-la` fondamental : Bibliothe`que est autant vivante que vous et moi.Pas seulement parce que les livres qui la font sont tout a` fait vivants justement ( et deux livres y suffisent, exactement comme la paire d'oeil a` votre vue) mais parce qu'elle est une personne, qu'elle a un visage, ce que sugge`re son proso^pon :ce terme grec de´signant archai¨quement la figure humaine comme la fac¸ade d'un ba^timent.Peu avant sa mort ( 1896),Verlaine re´dige son recueil biblio-sonnets, treize poe`mes commande´s par Pierre Dauze pour sa Revue biblio-iconographique.On y trouve ce vers, clo^turant le poe`me Pauca Mihi : « De devenir biblio-chose aussi ! »Etre biblio-chose, « cette chance immense » et « malheur triplement re´ussi » nous lance Verlaine et en effet ses sonnets explorent les deux faces, l'une lumineuse, l'autre macabre de la chose livresque.Je proposerai donc la` trois biblio-choses a` ma fac¸on ou pluto^t a` celle de la bibliothe`que en personne.Trois the`mes en re´sonance a` trois tableaux ( ou inversement) et qui se font e´cho exactement de la me^me fac¸on qu'une onde de choc a` travers le temps et l'espace. On n'y cherchera pas tant leur correspondance ou rapport , bref leur analogie que leur rebondissement ou pluto^t que leur chiasme.