Vestiges

Dans les strates de paperasse qu’on accumule dans une vie, on fouille parfois, tel un archéologue déblayant la glaise, pour en extraire ce qui sera promu au nom pompeux d’archives. Ainsi ont ré émergé au passage, datant presque tous de plus de quarante ans, des bouts de texte disparates – qu’on dira « poétiques » pour aller vite – jadis simplement jaillis comme exutoires à de trop violentes émotions, et demeurés secrets, ou au mieux confidentiels. Ils sont publiés aujourd’hui après beaucoup d’hésitations, comme des bouteilles à la mer, avec pour seul enjeu la satisfaction intime qu’ainsi n’en soit perdu que ce qui mérite d’être perdu.