L’intérêt inattendu que mon petit-fils a porté au récit de mes souvenirs d’enfance et d’adolescence en Afrique et à Madagascar m’a fait prendre conscience de l’ignorance des jeunes générations à l’égard de l’œuvre colonisatrice de la France. Si j’en juge par ce que j’ai vécu et dont j’ai été témoin, loin de la doxa officielle qui tend à culpabiliser la France pour son passé colonial, les Français peuvent être fiers de nos aînés qui se sont dévoués dans ces contrées lointaines où tout était à inventer, pour améliorer les conditions de vie des populations locales et leur faire aimer la France. Beaucoup à l’époque idéalisaient la France, sa culture, ses traditions et son histoire. J’ai donc écrit ce livre pour témoigner et pour rendre hommage à tous ces Français qui ont fait de leur mieux, le plus souvent ignorés par l’administration centrale, et qui ne sont pas revenus des colonies plus riches que lorsqu’ils y sont arrivés. Mais aussi pour que l’on n’oublie pas Justine, Boukounou, Diato et Zaramil.Ancien cadre dans les industries de santé, Jean-Yves Leandri est né en Algérie et, au gré des affectations de son père, a vécu plusieurs années en Afrique et à Madagascar, épisodiquement en France. Il a été témoin de ces dernières belles années signant la fin de la présence française sur le continent africain et de l’exode tragique des pieds-noirs et des harkis.
