Les autorités de Nevers avaient reçu l'instruction de réprimer levagabondage et la mendicité qui infestaient la ville. Mais au coeur decette atmosphère tendue, Amélie, ayant fui unfoyer familial marquépar la cruauté, se retrouva prise dans les rets de la justice en juin1853pour vagabondage. Ce jour-là, le juge avait déjà en main unerequête accablante deson père maltraitant, exigeant que sa fille soitenfermée pour ne plus perturber sa vie. La décision du magistrat futimpitoyable : Amélie fut condamnée à un placement au Bon Pasteurde Varennes-les-Nevers, une institution religieuse qui se présentaitcomme un havre d'éducation. Alors qu'elle était transportée vers cerefuge dans un fourgon cellulaire, Amélie se demandait si cettenouvelle étape de sa vie serait porteuse d'espoir ou de nouveauxtourments. Les bouleversements qui l'attendaient étaient bien plusprofonds qu'elle ne l'imaginait.