Abdellatif Laâbi interroge ici les revers du corps qui doute et les espoirs de l'esprit qui demeure en lutte, s'indigne et se révolte : " Ma rébellion / ne regarde plus que moi ". ?Il se souvient du prisonnier qu'il fut dans son pays d'origine et que la poésie l'a sauvé comme elle pourrait tout autant aider le lecteur à se sauver. - Selon Omar Khayyam cité d'entrée, il faut accepter qu'après nous le monde survivra : " Rien ne manquait au monde quand nous n'étions pas nés / À l'heure de la mort pareil au même sera ! " Le nouvel ouvrage d'Abdellatif Laâbi a tous les aspects d'un livre testamentaire . Son auteur va même jusqu'à parler de mort désirée. Et de partir pour la dernière fois. - Derrière l'ironie amusée, ces " presque riens " concentrent les moments essentiels d'une vie. Ils font de cette publication à la fois un livre bilan et un livre de sagesse. Il s'en dégage une étonnante énergie communicative. - Cet important recueil brasse les grandes questions existentielles . Il retraverse le champ de bataille de la vie, croise les espèces animales disparues, la grande colère des opprimés et la poésie qui toujours fait battre le cœur et rattache à la vie. Puisque si le soleil se couche, c'est qu'il se lève ! Un chant d'espoir malgré tout.