Il pleut sur les tombes et les vieilles ricanent

Début du livre:Le cimetière est noir de monde.Il pleut sur les tombes et les vieilles ricanent.Une vache blanche et presque bleue tache sa robe de terrebouillie.Des relents de fumier giflent l’odorat de l’assistance transie.Le froid humide rétrécit les corps.Lugubre solennité pour l’enterrement de la Star PénélopeOlvira.À présent refroidie, elle repose dans son cercueil capitonné.Une obèse platinée entame, d’une voix tonitruante, un longdiscours élogieux, spongieux et terriblement ennuyeux.Télévisions, radios et journalistes sont là.Une foule considérable, constituée de farouches fans hirsutes,s’est déplacée.Des fleurs, des larmes et tout ce qui porte aux nues lecrétinisme par une adulation imbécile.Des Stars partout qui prolifèrent comme des morpions dans leslip pisseux d’un rebouteux.Le vendredi qui suit la mort des faiseurs de rêves porte malheuraux chanteurs, aux acteurs, aux danseurs, aux footballeurs etaux présentateurs, tentateurs malveillants, inverseurs desvaleurs, trublions en paillettes, renifleurs de misères.Le cimetière, aux tombes ruisselantes d’humeurs glacées,baigne dans l’humidité d’un mois de novembre.Comme si les morts, transpirant de froid, participaient à lacérémonie.