A chaque dispute, chaque non-dit, je voyais les petales tomber. Sept en tout. Ils etaient comme un compte a rebours muet vers l'inevitable. J'ai cru pouvoir t'arracher a la nuit, briser le sortilege, mais, a chaque sauvetage, je me deteriorais un peu plus, je me fragilisais. Je pensais peut-etre naivement que l'amour pouvait guerir toutes les blessures, mais tu portais les tiennes en silence, au fond d'un verre. Toi, c'est John, tourmente, insaisissable. Moi, celle qui t'aimait trop. Puis le neant. Le vide. Pourtant, dans le sillage de la perte, j'ai reappris a respirer. Lentement, j'ai reconstruit mon monde, petale apres petale transformant la douleur en lumiere, l'effondrement en un doux souvenir. Et dans l'echo de ton absence, une autre vie s'est revelee. La tienne. La notre. Et si, chaque vie ne tenait qu'a un seul petale ?