Chronique d'un village du bout du monde
« Soulce n'a pas d'histoire ! » Cette affirmation péremptoire de l'instituteur du lieu aprofondément choqué Jean-Claude Prince qui, âgé de onze ans, s'est alors juré de lecontredire un jour.Soulce a connu un destin peu ordinaire. On y produisait déjà du fer au xe siècle. Érigéau coeur d'un vallon fermé, entouré de hautes montagnes, privé de voies d'accèsdignes de ce nom, le village a vécu replié sur lui-même jusqu'à la fin du xixe siècle. Desrègles immuables, héritées du Moyen Âge et appliquées dans le cadre d'une structureorganisationnelle des plus complexes, ont régi au cours des siècles la communauté del'endroit ; et cela, jusqu'à la déchéance du prince-évêque de Bâle en 1792. Dotée d'unrôle et d'un plaid particuliers, Soulce, à la fois seigneurie et cour colongère franche,dite Franche Courtine, a partagé le même territoire, la même paroisse, le même curéet la même école avec son voisin Undervelier jusqu'au xviiie siècle. Undervelier étantl'un des treize francs villages de la Vallée, il était soumis à d'autres règles : celles dubailliage de Delémont qui, lui, dépendait directement de la principauté épiscopale.Ce casse-tête, à première vue difficile à décortiquer, fut à l'origine d'un antagonismequasi permanent entre les deux villages. Si leurs relations ont, des siècles durant,été émaillées de désaccords et de disputes, ces conflits n'ont heureusement jamaisdégénéré en violence. Ils n'ont donné lieu qu'à des joutes judiciaires parfois vives etcoûteuses ! Sans être exhaustif, l'ouvrage englobe moult aspects de la vie quotidienneque les manants et habitants de Soulce ont connue à partir des temps les plus reculés.Outre les éléments historiques énumérés et analysés chronologiquement, y comprisdans leur contexte exogène, l'auteur brosse le portrait de personnalités attachées àSoulce, mais dont le village n'a jamais entendu parler…