Le mystère du monde apparaît dans la peinturede René Magritte comme un horizon indépassable.D’où cette oeuvre énigmatique dont lesimages « inspirées » se refusent à toute explicationau nom du mystère qu’elles entendent évoquer.Afin de jeter quelque lumière sur cette oeuvre sisingulière et d’appréhender le vertige que produitchacune de mes rencontres avec ses tableaux, il étaittentant d’emprunter la porte dérobée de la fiction.Si le peintre et son complice Louis Scutenaire sontdes personnages bien réels, ainsi que certains faitsrelevant de l’histoire du surréalisme en Belgique,il résulte de ce choix que les événements auxquelsils sont mêlés dans ce roman sont le fruit de monimagination.Il n’en reste pas moins que, sous les dehors dela vraisemblance, ce roman peut être considérécomme une tentative d’éprouver ce que peut lafiction. René Magritte lui-même nous y invite quisuggère que « l’on peut ne pas oublier que tout cequi est imaginé n’est pas toujours imaginaire ».« Ce qui m’a conduit à écrire La fausse imposturerelève de la même intention que celle qui a prévalulors de l’écriture de mes autres romans, c’est-à-dire: comprendre, dévoiler, mettre en lumièreune réalité obscure, tout en étant convaincu quela fiction pouvait m’y aider. Et, comme je m’enexplique dans l’avant-propos du roman, il s’agissaitcette fois d’approcher l’oeuvre de Magritte quiest, à mes yeux, l’une des plus énigmatiques dela peinture moderne. »