1856-1858
Six volumes en trois ans, c’est beaucoup lorsqu’il s’agit de sujets aussi brûlants et controversés que Les Guerres de religions, La Ligue, Henri IV et Richelieu. Mais, à côté de l’Histoire de France, apparaît un nouveau centre d’intérêt, l’écologie. Cette attention pour la nature, les animaux, même les plus petits et les plus humbles, est certes dans le droit fil de la pensée michelétiste et il va se manifester par L’Oiseau, L’Insecte, et bientôt par La Mer et La Montagne. Cela nous vaut de fort belles pages dans lesquelles la part d’Athénaïs, sa femme, serait à préciser ; pages poétiques souvent que l’on complimente à juste titre. Mais l’assimilation qui s’en suit entre le poète et l’historien, surtout la qualification d’« historien-poète », irritent au plus haut point Michelet. Et puis, en 1858, il y a L’Amour, sujet scabreux par excellence, qui lui vaut bien des remarques aigres-douces, jusque dans les rangs de ses meilleurs amis. Pourtant, à travers vents et marées, Michelet continue, selon son expression, à « ramer », à « ramer » jusqu’à épuisement.