Vouloir en 1995 parler du boeuf de travail paraît une gageure.Pourtant depuis près de 8 000 ans, cet animal est l’un des plus précieuxauxiliaires de l’homme. Peu nombreux sont les ouvrages qui lui sont consacrés.Aussi cet ouvrage n’est que justice rendue aujourd’hui.Réalisée à partir d’enquêtes sur le terrain et avec l’aide d’écrits anciens deréférence, cette étude raconte de façon précise les rapports existants entrel’homme et le boeuf de trait.Image coutumière des campagnes françaises, les paires de boeufs se sontéteintes vers 1960 avec l’apparition des tracteurs et autres machines àmoteurs. Pourtant les animaux d’attelage étaient un élément essentiel del’agriculture des pays de moyenne montagne.Même si elle est tournée vers le passé, la démarche de l’auteur loin d’avoirdes relents passéistes, mise sur l’ouverture, car la connaissance des réalitésd’hier ne peut qu’entraîner une meilleure approche de l’avenir.Des gestes oubliés comme le ferrage, la fabrication du joug, le dressage oula castration des jeunes taureaux, ne sont-ils pas les éléments spécifiquesd’une société avec ses rapports sociaux ?La médecine populaire, les légendes mais aussi les boeufs gras ou les foires,ne font-ils pas partie des biens patrimoniaux de notre culture ?Cet ouvrage méritait d’être publié ne serait-ce que pour conserver mémoire,savoir-faire et savoir être de chacun, dans les relations de dépendance et deservice que l’homme et l’animal se sont apportées réciproquement pendantdes millénaires.