Peintre italien né en 1885 en Sardaigne et mort à Milan en1961, d’abord lié aux futuristes, Mario Sironi a été l’un des fondateurs dumouvement des sept peintres modernes qui devait être théorisé sous le nom deNovecento. Il a longtemps collaboré à l’organe de presse du parti fasciste – IlPopolo d’Italia – et s’est principalement intéressé à la peinture murale commenouvelle réflexion sur l’espace, la forme, l’expression et le contenu de l’artmoderne. Mais dès 1940 les commandes du régime lui sont retirées et son œuvre se refermealors sur de petits formats dont l’horizon mélancolique contraste avec lavéhémence des déclarations antérieures. La solitude urbaine, le sentiment d’exil, la mélancolie tout autant que lapréoccupation de connaître expérimentalement les rapports qu’entretiennent lapeinture et l’architecture dans des œuvres monumentales et populairestransparaissent dans les écrits de Sironi, échos des paradoxes que porte enelle l’œuvre désaccordée d’un artiste à la poursuite d’une impossibleconciliation entre un espace infiniment ouvert et une figure à jamaisprisonnière.