Sibilla Aleramo en Corse
En 1912, Sibilla Aleramo de´cide de rompre une nouvelle fois avec une existence qui ne la satisfait plus. Brillante e´crivaine, pionnie`re du fe´minisme italien, elle a de´ja` publie´ en 1906 un chef-d’œuvre, Una donna, ou` elle relate un mariage marque´ par la violence. Apre`s avoir fui ce couple mortife`re, et par la` me^me son fils qu’elle n’est plus autorise´e a` voir, elle a entame´ une relation avec un intellectuel engage´, a` Rome. Aujourd’hui, elle aspire pourtant a` accomplir un nouveau pas vers une vie au plus pre`s de ses aspirations profondes, une vie encore plus exempte de tout carcan. Aujourd’hui, elle veut a` nouveau tout recommencer... Et c’est vers la Corse qui lui tend les bras qu’elle dirige ses pas de femme libre : proche et lointaine, sauvage et porteuse d’une civilisation mille´naire, celle-ci sera son refuge. Son voyage sera bien plus que touristique. La de´couverte des beaute´s naturelles de l’i^le se conjuguera merveilleusement avec celle des beaute´s humaines. Ici, elle rencontrera des amies tre`s che`res, dont Marie-Anne Comne`ne, e´crivaine comme elle. Ici, a` Evisa, elle connai^tra le juve´nile amour une nouvelle fois... Ici, dans le secret du maquis odorant, le papillon sortira enfin de sa chrysalide et de l'e´crivaine e´clora une poe´tesse. L’histoire de la parenthe`se corse de Sibilla Aleramo, nimbe´e jusqu’alors de myste`re, est celle d’une initiation au bonheur. Elle est la confirmation que le destin des femmes, jusqu’alors e´troitement corsete´, pouvait, devait, de`s la Belle E´poque, s’e´panouir enfin.