Balades à vélo et dégustations - Le vignoble bordelais
Partir de Margaux , parce qu’il faut bien commencer quelque part. Et que commencer par Margaux, c’est comme débuter un roman par une phrase célèbre?: un peu intimidant, mais ça pose le décor. Puis filer vers le Haut-Médoc . Moins de dorures, plus de bitume. Ça sent la forêt, la Garonne pas loin, le cabernet bien droit. On traverse. Pas trop vite. Le vélo invite à la lenteur. Pessac-Léognan arrive en double. Une fois, puis deux. Comme une erreur d’itinéraire volontaire. Le vin y est sérieux, précis, presque urbain. Le cycliste slalome entre deux mondes?: vignes d’un côté, périphérique de l’autre. Un peu de sérieux avec les Graves . Plus au sud, plus franc. On pédale entre pins et graves. Rien d’exotique, mais du solide. Puis viennent les brumes. Sauternes , Barsac , Sainte-Croix-du-Mont . Le vélo se fait contemplatif et onctueux. On croise des grains nobles et des silences dorés. Et soudain, ça monte un peu. Latresne, Créon, l’ Entre-deux-Mers . Pas encore la montagne, mais un effort. Du blanc sec, de la pierre blonde, des pique-niques à l’ombre des clochers. Cadillac , Saint-Macaire , noms anciens, allures tranquilles. On devine que le temps a ralenti ici. Les bouteilles aussi. Haut-Benauge , Graves de Vayres , Fronsac . Sud, puis nord. Le vin change. Le rythme aussi. Le vélo fatigue un peu. Pomerol . Rien à voir, tout à deviner. On passe sans bruit. Juste après, Saint-Émilion , qui fait son numéro. Et il est réussi?: pavés, caves, panorama Instagram. Castillon suit. Plus rugueux. Moins posé. Et puis la fin. Côtes de Bourg . Vue sur l’eau. Ciel immense. Cuisses lourdes, cœur léger. Une boucle. Vingt noms, vingt nuances de raisin. Et un guidon pour les relier.