En 1986 paraissait Le Dernier des raisins, signé Raymond Plante. Non seulement ce roman a-t-il connu un succès fulgurant au Québec et a été traduit dans plusieurs langues, mais il a amorcé une véritable révolution dans le domaine de la littérature jeunesse. Il n’y est pas question d’histoires fantastiques d’aventures mettant en scènes des héros qui surmontent mille obstacles à force de ruse ou de coups de poings, mais de François Gougeon, qui nous raconte à la première personne, le plus simplement du monde, de quoi est faite la vie d’un garçon de seize ans à la polyvalente.Prototype du « roman miroir », Le Dernier des raisins n’allait pas tarder à servir de modèle à toute une floraison de romans pour les jeunes. L’extraordinaire qualité d’écriture que Raymond Plante y déploie n’est certainement pas étrangère a l’influence qu’il a exercée, et surtout peut-être le fait que, pour la première fois, l’adolescence y était traitée sans condescendance et sans aucun souci didactique, uniquement avec les moyens qu’offre la littérature pour comprendre le monde.