Est-il toujours acceptable d'avoir des différences entre les sujets ?Existe-t-il une forme de différence qui ne supposerait pas l'autre comme déficitaire ? Que devient la formulation selon laquelle le désir de l'homme est le désir de l'Autre ? Nous avons à nous poser des questions nouvelles quant à la dimension de l'altérité, car le temps où l'autre existait semble aujourd'hui éclipsé par la positivité de l'identique. La diversité, avec son pendant communautaire, tend aujourd'hui à remplacer l'altérité, au fondement même de la constitution du sujet. C'est donc toute la question de l'intersubjectivité qui est posée, car si Lacan introduit le grand A c'est pour lui conférer le statut de sujet.Lacan nous enseigne que l'identification a plus à voir avec la différence qu'avec le même, ce que des situations cliniques telles que le suicide, l'inceste, l'autisme, les troubles dans le genre ou encore la plainte viendront illustrer.Ainsi, Autre et autre ne sont pas identiques, ils renvoient à des registres différents, ce que la cure opère à partir du transfert, et qui marque une ligne de partage entre psychothérapie et psychanalyse.