Edition bilingue avec introduction et notes par Luciano Rossi
Le poète se cachant sous le pseudonyme de Cercamon (" Celui qui rôde par le monde ", ou, plutôt, Cerc amon " Celui qui vise le haut ") n'a pas joui de l'intérêt de la critique, si bien qu'aucun véritable commentaire ne lui a encore été consacré. Et pourtant c'est dans son chansonnier qu'on peut repérer la première véritable définition de la fin'amor. En fait la tradition manuscrite attribue à notre troubadour neuf poèmes de genres différents (des vers d'amour à la tenson, au planh, au sirventès) parmi les plus anciens de l'histoire littéraire occitane ; les vidas lui accordent également la composition de " pastoretas a la uzansa antigua " (qui cependant ne nous sont pas parvenues), en même temps qu'elles le définissent comme " jongleur gascon ", en précisant que le célèbre Marcabru aurait appris à composer à son école. Mais chacune de ces affirmations mérite d'être soumise à une vérification scrupuleuse qui ne manquera pas de nous conduire à des conclusions parfois très étonnantes.