À la différence de l'Europe occidentale, l'Europe située entre le Rhin et la frontière russe a eu une approche plus ouverte des problèmes confessionnels à l'Époque moderne. La multiplicité des nations à l'intérieur d'un même pays a souvent obligé les princes à respecter les différences confessionnelles. D'ailleurs, quand les gouvernements, conformément au modèle de la Chrétienté latine, voulaient imposer une seule religion, ils se heurtaient à la résistance vigoureuse des noblesses. À partir de l'exécution de Jean Hus, en 1415, les différents pays ont imposé, à l'Époque de la Renaissance, le respect de la diversité confessionnelle. Pourtant, le modèle occidental de l'unité nationale par l'unité religieuse a gagné du terrain dans ces régions à partir du XVIIe siècle, favorisant la politique de Contre-Réforme. Mais il s'agit d'un mouvement dialectique qui s'est achevé par le respect des minorités religieuses plus que par une vraie liberté de conscience.