Du XIXe au XXe siècle, la temporalité cosmique n’a cessé de s’étendre vers le passé et le futur, de telle sorte que la présence humaine dans l’univers se signale désormais surtout par sa brièveté. Comment cette énorme disparité temporelle retentit-elle sur la manière dont l’homme se représente lui-même et son histoire dans l’univers? Nombreux sont ceux qui dissocient le temps cosmique et l’histoire humaine pour ne prendre en considération que cette dernière. D’autres tentent de les articuler dans un récit unique finalisé par un principe anthropique ou théologique. Certains, enfin, sont plus attentifs à la contingence et à l’aléatoire dans le monde physique, biologique et humain. Ils soulignent l’ouverture et l’indétermination du futur, la multiplicité des herméneutiques du passé, ainsi que le risque et la responsabilité associés à toute articulation présente du temps cosmique et humain.
