Théâtre et peinture de la Renaissance italienne au classicisme français
Réédition, revue et corrigée, d’un livre devenu un classique, régulièrement prescrit dans les départements de lettres et d’histoire de l’art. Ut pictura theatrum rassemble un vaste corpus de commentaires, de traités et de poétiques qui ont un point commun : ils tirent de la comparaison entre la peinture et le théâtre une réflexion sur les règles et les effets de la représentation. L’ouvrage donne à lire de larges extraits de ces textes théoriques et s’appuie sur une importante iconographie (cahier de 70 illustrations). « Dans la tragédie comme dans la peinture, le meilleur est celui qui trompe en donnant la plus grande impression de vérité ». Cette affirmation,prononcée par un sophiste grec au Ve siècle avant notre ère, pourrait servir d’exergue à cette étude désormais classique. Qu’est-ce que représenter, sinon créer l’illusion de la présence d’un objet, parle trompe-l’oeil ou l’art de l’acteur ? Les humanistes de la Renaissance l’ont bien compris : exploitant les analogies entre le théâtre et la peinture qui émaillent la Poétique d’Aristote, ils y trouvent la matièred’une théorie unifiée de la représentation, diffusée ensuite dans toute l’Europe par le biais des Académies. Précisant, déplaçant ou réfutant les idées reçues sur l’ut pictura poesis, cet ouvrage montre le rôleséminal et crucial de l’ut pictura theatrum dans la pensée esthétique de la première modernité. Loin d’être un ornement, ces analogies stimulent la réflexion sur les grands enjeux de la représentation :l’idéalisme, la hiérarchie des genres, l’expression des passions, la catharsis, le jeu du comédien. Autant de débats que l’ut pictura theatrum éclaire d’une lumière inédite.