C’est avant tout toute une histoire de traductions. Celle, d’abord, d’un recueil écrit en sanskrit aux alentours du IIIe siècle, et qui met en scène, à travers un ensemble de fables, des animaux doués de la parole humaine. L’auteur de cette première traduction, en arabe, est un prosateur illustre : Abdallah Ibn al-Muqaffa (720-756). Deux personnages de ce recueil donnent leur nom à son titre, deux chacals appelés Kalîla et Dimna. L’ouvrage, au cours des siècles suivants, connaîtra une telle notoriété qu’il se verra versifié, adapté, repris et retraduit, au point d’en pouvoir recenser à ce jour quelque deux cents versions dans une cinquantaine de langues. Il va de soi qu’une telle profusion n’a pas manqué de susciter le plus souvent la création d’illustrations pour accompagner les textes : une iconographie sans cesse renouvelée, dont on pourra découvrir ici la subtilité, le charme et la richesse.