Les dernières pierres, ce sont les strates de la mémoire, les couches géologiques dures qui subsistent du long parcours qu’est la vie. Tel un pêcheur de rêves, Pierre Pauty tire ses filets. S’il évoque « les prémices du désastre », il reconnaît aussi ces « premières joies » qui justifient de lutter pour que le monde demeure. La vie, les souffles du monde, c’est par les mots que le poète les saisit, pour écrire le voyage, pour consentir au monde. Ailleurs un haïku dit cet apaisement?: Sous un pont de nuit, un poisson sommeil lentement, Et du puits de la mémoire remontent les instants fanés.Jean-Paul Loubes