Jean-Pierre Weill, petit garçon juif, a cinq ans en 1941 lorsque sonpère est arrêté sous ses yeux. Il lui reste de cet instant une imageprécise, un souvenir aussi douloureux que violent. Ensuite, ce sontles péripéties et l’angoisse du passage de la ligne de démarcation.Enfin, il arrive à Saint-Romans, en Isère, alors en zone dite libre. Cepetit village au pied du Vercors, auquel l’auteur dédie son récit, estun refuge édénique pour lui ; il y mène une vie qui paraît heureuseà l’enfant qu’il est à cette époque. Et quatre-vingts ans après, sareconnaissance est vive pour cette terre d’accueil et de Résistance.Ce récit d’événements suit le fil de sa mémoire exceptionnelle, à lafois volontaire et involontaire. En effet, l’auteur privilégie certainsmoments qu’il transcrit par bribes et laisse aussi surgir des imagespresque au hasard, au fur et à mesure où elles se présentent à lui.Il accueille aussi des rêveries pour effacer, l’espace d’un instant, laréalité.Il faut lire La chemise tachée : c’est le récit d’un des dernierstémoins et un vrai texte littéraire, empli de douleur mais aussi dejoie et de confiance dans l’humanité