Mon guillain barré à moi

Novembre 1973. J'attrape une maladie carabinée. Les copains me disent "Écris ça, c'est intéressant". Des faits : au cours de travaux de chantier, je me blesse légèrement. La famille me dit « Vite, va te faire faire un sérum antitétanique ». J’y vais. Quinze jours après, au lit, parfaitement paralysé de la tête aux pieds, huit mois d’hospitalisation dont six en réanimation intensive, le syndrome de Guillain-Barré (le nom des médecins qui l’ont nommé), dû au sérum. La mort qui rôde, le cœur qui démarre. La douleur ! Un jour, une nuit ? Soudain je n’ai absolument plus mal du tout. « Regarde cette lumière -toi qui en a si peur- plus brillante que mille soleils qui t’éclaire de partout sans t’éblouir, soit cette lumière de l’amour qui est en toi ». Inoubliable instant d’amour où la mort ne sait pas très bien qui elle est, expérience de mort imminente comme on dit maintenant. Après ? Après un pied qui bouge, la remontée vers la santé, la deuxième vie qui commence dans la paix du corps acceptant sa réincarnation.