Mademoiselle de saint françois témoignage d’une résistante ordinaire

" Je me souviens du bruit sourd des side-cars allemands pénétrant la chère ville de mon enfance. Je revis mon arrivée à l'institut Saint-Mayol du Puy-en-Velay où je suis restée jusqu'à la Libération. Mais, surtout, je revois ces visages apeurés des familles juives que j'allais prévenir d'une future arrestation. Que sont-elles devenues ? Ont-elles finalement été déportées ? Je n'étais qu'une adolescente lorsque la guerre a éclaté. Mais je n'ai jamais accepté l'inacceptable. Sans prendre part à un réseau officiel, j'ai résisté, au péril de ma vie. Arrêtée à trois reprises par la police secrète allemande, je suis sortie indemne du conflit, enfin à première vue... Plus de soixante-dix ans se sont écoulés mais les images de ces années passées sous la houlette de l'occupant continuent de me hanter. "